"Misery" décalé est un thriller sur la scène Dominion

C’était un vendredi soir venteux, froid et pluvieux pour se rendre au Theatre on the Run à Arlington pour voir la production exceptionnelle de Misère par Scène Dominion.

Il s’agit d’une pièce de William Goldman basée sur le roman de Stephen King, et je ne connaissais que trop bien l’histoire d’un romancier gothique coincé dans la maison de son « fan numéro un » après un accident de voiture par une nuit enneigée. La version cinématographique est sur ma liste « à ne pas regarder » : c’est l’un des nombreux films que mon partenaire a vu trop souvent. Si je repère James Caan devant une machine à écrire ou Kathy Bates avec un marteau, je quitterai la pièce.

Cependant, je n’avais jamais vu une adaptation scénique de Misère– et mon partenaire a accepté avec enthousiasme de me rejoindre.

Cette production était prometteuse dès le départ. En entrant dans le théâtre de la boîte noire, j’ai été frappé par la mise en scène. Un échafaudage étrange. Toiles déchirées. Un bureau usé. Et puis, un lit simple, légèrement décentré, et un corps, recouvert d’une couette. C’était une représentation audacieuse d’une cabane dans les bois du Colorado, piégée dans une époque révolue. Il s’agit du premier spectacle du décorateur et décorateur Paul Mumford avec Dominion Stage, et ses créations créent parfaitement une ambiance décalée et inquiétante.

Cette production s’est avérée être une soirée à couper le souffle avec Robert H. Heinly dans le rôle de Paul Sheldon et Ellice McCoy dans le rôle d’Annie Wilkes.

La joie maniaque de McCoy était tour à tour coquette, sinistre et mortelle. Il s’agit d’une performance remarquable de cette actrice chevronnée du cinéma et de la scène, qui fait ses débuts au théâtre DMV avec Misère. Dans ses robes amples, surdimensionnées et démodées et ses pulls bosselés (les costumes d’Anna Marquardt sont tout simplement parfaits), son Annie Wilkes s’approche de son « Mr. Homme », d’abord avec sollicitude, en le soignant, en lui distribuant des analgésiques pour ses os cassés, et il l’apprécie. Son ego masculin est caressé par sa flatterie envers son « génie littéraire ».

De son côté, Heinly se métamorphose dans le rôle. Au lit ou dans un fauteuil roulant pendant la majeure partie de la pièce, il incarne un homme brisé intérieurement et extérieurement, un auteur déchiré par son écriture bidon et maintenant dans d’atroces souffrances physiques. Il se rend compte que pour survivre, il doit sauver son « fan numéro un » et écrire un énième roman basé sur sa série Misery, un nom ironique pour une pièce débordante d’ironie dramatique. En fin de compte, c’est la tension entre ce Annie Wilkes et Paul Sheldon, et leurs moments magistraux d’humour noir et d’horreur psychologique captivante, qui captivent la scène.

Les brèves apparitions du shérif de la ville (joliment joué par Danielle Taylor) pour enquêter sur l’auteur disparu ajoutent une autre couche d’intrigue. Avec la mise en scène de Maggie Mumford et la conception lumineuse et sonore évocatrice de Cleo Potter et Ruben Vellekoop respectivement, il s’agit d’une production passionnante.

Misère produit par Dominion Stage est une expérience théâtrale à ne pas manquer, peu importe le nombre de fois que vous avez regardé la version cinématographique. Mon partenaire est d’accord avec moi sur ce point.

Durée : Une heure et 40 minutes, sans entracte.

Misère joue jusqu’au 4 novembre 2023 (les jeudis, vendredis et samedis à 20h),
présenté par Dominion Stage au Theatre on the Run, 3700 S. Four Mile Run, Arlington, VA. Acheter des billets (25 $) en ligne.

L’affiche de Misère est en ligne ici.

Sécurité COVID : masques en option.

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