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Par Haley Huchler

Il est impossible de résister au charme d’Ophélie, l’un des personnages les plus tragiques de toute la littérature. Le jeu Douze Ophélies de Caridad Svich, une version féministe de Hamlet, lui donne une chance de briller en tant que protagoniste au lieu d’un simple intérêt amoureux. Dans une vie après la mort trouble, Ophélie lutte pour faire face à la réalité de son passé et de son présent. Si HamletL’Ophélie d’Ophélie était naïve et naïve, cette Ophélie est éveillée à la froide vérité du monde — comme le dit la pièce, il n’y a pas de filles ici.

L’école de théâtre de l’université George Mason met en scène le conte révisionniste de Svich avec couleur et dynamisme dans cette production mise en scène par Brett Womack. L’ensemble est magnifiquement simple, composé d’un ensemble de marches, de trois grandes fleurs et d’un fond de couleurs changeantes. Le casting utilise des accessoires tels que des bandes vert-bleu de tissu transparent pour créer l’eau ondulante d’où s’élève Ophélie. Ophélie, interprétée par Rylan Snyder, se réveille de sa tombe aquatique et entre dans un monde luminescent qui regorge de personnages étranges. Hamlet est Rude Boy et Gertrude dirige un bordel. Rude Boy et son ami H luttent et se disputent sur l’amour, et les personnages bouffons G et R trouvent des moyens joyeux de passer le temps dans ce monde du purgatoire.

En entrant dans ce nouveau pays, Ophélie ne semble pas vraiment savoir qui elle est ni ce qu’elle veut. Elle trébuche, poursuit Rude Boy puis le fuit, étant consolé puis réprimandé par Gertrude et les autres. Il ne s’agit certainement pas d’une histoire basée sur une intrigue, et il peut être un peu difficile de suivre le fil de ce qui se passe. Le langage est parfois absurde et il faut une oreille poétique pour apprécier les métaphores enjouées et les méandres indulgents du dialogue. Le temps passé sur scène est le plus souvent occupé par de longs monologues sur l’amour et la perte qui ne semblent pas souvent aboutir à un endroit lucide ou important.

Le casting talentueux brille malgré certaines limites du texte. Snyder donne une performance puissante et convaincante dans le rôle d’Ophélie. G et R, interprétés par Katie Rowe et Sarah Stewart, brillent dans le rôle d’imbéciles terre-à-terre et au bon cœur, apportant à la pièce un fondement qui l’empêche de devenir trop grandiose. En tant que H, l’ami le plus proche et confident de Rude Boy, Keaton Lazar donne un portrait maladroit et sincère. Le spectacle excelle dans ses numéros de danse, où les acteurs ont la chance d’être enjoués et sûrs de eux. Mina, interprétée par Brea Davis, donne un superbe spectacle de danse solo qui constitue l’un des moments forts de cette production.

Un autre point fort du spectacle est l’utilisation unique et réfléchie de l’espace théâtral. Les acteurs se déplacent dans les allées, se jetant parfois de façon spectaculaire entre les rangées de spectateurs. Les moments obsédants de la pièce ont été créés par les acteurs chantant depuis différents endroits hors scène, de sorte que le son parvient au public de toutes les directions. L’effet était époustouflant et inoubliable.

Même s’il est amusant d’avoir un aperçu de la vie après la mort d’Ophélie, il est difficile de ne pas manquer ce qui manque à cette pièce : le profond engagement envers la narration qui rend les œuvres de Shakespeare si mémorables. À la fin de la pièce, il est clair qu’Ophélie a subi une transformation, apprenant à mieux se débrouiller seule, mais il y a une certaine confusion quant à la façon dont nous en sommes arrivés là. Le dialogue poétique de cette production est beau mais dépourvu de tout récit cohérent. Cette pièce pourrait être mieux adaptée à ceux qui s’intéressent aux productions expérimentales qui se concentrent davantage sur la prose et les effets qu’à l’intrigue, ou aux super-fans de Hamlet qui apprécieront les petits détails et les références tirés de la pièce originale de Shakespeare. Quoi qu’il en soit, quiconque tente sa chance Douze Ophélies sera récompensé par les superbes performances d’un jeune casting talentueux.

Durée : 90 minutes sans entracte.

Douze Ophélies joue jusqu’au 25 février 2024, présentée par la School of Theatre de l’Université George Mason, se produisant au Bâtiment des arts du spectacle Donald et Nancy deLaski, Université George Mason, Aquia Creek Lane, Fairfax, Virginie. Achetez des billets (30 $, grand public; 15 $, étudiants, personnel, aînés et groupes) en ligne.

Le programme pour Douze Ophélies est en ligne ici.

Sécurité COVID : Les couvre-visages sont recommandés. Consultez la politique de santé et de sécurité de GMU ici.

Haley Huchler est un écrivain de Virginie. Elle a écrit pour des publications telles que Magazine de Virginie du Nord et le Revue indépendante des livres de Washington. Elle est titulaire d’un baccalauréat en anglais et en journalisme de l’Université James Madison, où elle était rédactrice en chef de Iris, un magazine littéraire de premier cycle.


Douze Ophélies

Écrit par Caridad Svich; Réalisé et composé par Brett Womack ; Directeur adjoint/chorégraphe Spencer Wilde ; Lorraine Slone, directrice des combats et de l’intimité ; le dramaturge Dan Piper ; Le régisseur Andy Brown ; Les régisseurs adjoints Bertem Demirtas et Emma Mitchell ; le directeur technique Caleb McMurty ; Directeur technique adjoint Gabriel Embry ; le scénographe Eli Nguyen ; Le concepteur immobilier Stephan Starling ; Concepteur immobilier adjoint Paris Devlin ; la costumière Hannah Griffith ; la créatrice de coiffure et de maquillage Aurora Powell ; Conception sonore par An Tran ; Conception d’éclairage par Garrett Jones

CASTING
Mina, capitaine de danse : Brea Davis
Chorus, G et Mina Doublure : Idil Erdogan
Chœur, doublure R&H : E Griggs
Gertrude : Arrieon Grovner
Chœur, doublure de Rude Boy : Aven Hagen Grote
Chœur, capitaine de combat, doublure Gertrude : Shannon Harrel
H : Keaton Lazar
Garçon grossier : Nathaniel McCay
G : Katie Rowe
Chœur, Ophélie Doublure : Jennah Sidiabed
Ophélie : Rylan Snyder
R : Sarah Stewart
Balançoire : Olivia Wilson

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